La liste est longue et les défis de taille !
Pour l’industrie des jus de fruits & nectars, d’autres enjeux plus spécifiques viennent s’ajouter, notamment pour s’assurer que les fournisseurs et producteurs de fruits et légumes respectent la biodiversité et s’inscrivent dans une agriculture responsable et respectueuse de l’environnement.
Des enjeux plus spécifiques
Tous ces sujets ont un véritable impact technique, règlementaire et économique pour les entreprises de la filière qui doivent faire évoluer leur modèle de production et s’adapter à de nouvelles règles.
Sur le plan technique, il s’agit d’innover sur les matériaux utilisés pour les emballages et d’adapter les lignes de production aux nouvelles exigences, d’optimiser l’efficience énergétique et économique de la chaîne logistique (transformation, transport, gestion des déchets…), de repenser les circuits de recyclage pour tendre vers une circularité totale. Les équipes R&D sont constamment mobilisés sur ces questions qui revêtent bien souvent un caractère normatif.
Concrètement, cette dynamique encourage les acteurs à innover et à développer les technologies de demain, celles d’un monde plus durable. Elle pousse les opérateurs de la filière à investir dans des nouvelles lignes de production plus efficientes et adaptées aux caractéristiques techniques des nouveaux emballages.
Au niveau européen
Le Pacte vert pour l’Europe, ou European Green Deal, est un ensemble de politiques publiques et d’initiatives européennes visant à rendre l’Europe climatiquement neutre en 2050.
Ce Pacte est structurant pour toutes les industries européennes qui doivent se transformer pour atteindre l’objectif de zéro émission nette défini par la Commission européenne.
Dans ce cadre, l’Association européenne des jus de fruits (European Fruit Juice Association) travaille sur la mise en place d’une feuille de route pour relever le défi en se focalisant sur les émissions de gaz à effets de serre (GES) afin d’atteindre « zéro émission nette » pour l’ensemble de l’industrie d’ici à 2050.
Les 3 maillons de la chaîne de production seront étudiés : le maillon « amont » qui rassemble les agriculteurs et les producteurs de matières premières alimentaires, le maillon « central » qui est en charge de la transformation des matières premières agricoles et du conditionnement, et le maillon « aval » qui se compose des canaux de distribution et de commercialisation.
Les 1er éléments recueillis révèlent déjà l’importance relative des 3 maillons :
représente 55% des émissions de la chaîne de production.
(production des produits finis et conditionnement) représente 25% des émissions.
représente 20% des émissions.
L’objectif à moyen terme retenu est une réduction des émissions GES de 50% comparée au niveau de 2019 (ces gaz comprennent le dioxyde de carbone, le méthane, la vapeur d’eau, le protoxyde d’azote / oxyde nitreux et l’ozone).
Une première version de cette feuille de route sera disponible fin 2023. Unijus y est pleinement investie.
Stratégie « Farm to Fork » : vers une industrie agroalimentaire plus juste, plus saine et plus verte
D’autres dispositifs mis en place au niveau européen, directement applicables aux industries agroalimentaires, viennent impacter la filière des jus de fruits. Il s’agit notamment de la stratégie « de la ferme à la fourchette » (Farm to Fork) qui est au cœur du Pacte Vert et qui vise à faire de l’Europe le pionnier mondial d’un système alimentaire bénéfique pour le climat, la biodiversité et la santé.
Cette initiative vise à intégrer la durabilité dans toutes les politiques liées à l’alimentation, en fixant des règles sur l’étiquetage de durabilité des produits alimentaires, les critères minimaux pour les marchés publics durables de denrées alimentaires ainsi que pour la gouvernance et le suivi.
Cette directive oblige toutes les grandes entreprises à publier des rapports réguliers sur leurs activités ayant un impact environnemental et social. Elle aide les investisseurs, les consommateurs, les décideurs politiques et les autres parties prenantes à évaluer les performances non financières des grandes entreprises.
Cette directive vise à réduire les déchets d’emballages et à faciliter le recyclage des emballages. Sa révision permettra notamment d’évaluer comment améliorer la conception des emballages pour promouvoir la réutilisation et le recyclage, d’augmenter le contenu recyclé des emballages, de lutter contre les emballages excessifs et de réduire les déchets d’emballages.
Au niveau Français
Loi AGEC et décret 3R : la fin programmée des emballages en plastique à usage unique
Décret d’application de la loi Anti-Gaspillage et pour une Economie Circulaire (AGEC), le décret dit « 3R » pour Réduction, Réemploi et Recyclage a été publié au Journal Officiel le 9 avril 2022.
Si ce décret est non contraignant et ne fixe aucune interdiction, il définit des objectifs pour tendre vers la fin de la mise sur le marché d’emballages en plastique à usage unique d’ici à 2040. Ainsi, plusieurs stratégies quinquennales se succèderont : un premier décret fixe la stratégie 2021-2025, puis un nouveau décret sera adopté pour 2026-2030, etc.
Dans la continuité de ce décret, la stratégie 3R pour les emballages en plastique constitue la feuille de route de la France pour atteindre ces objectifs.
de réduction des emballages plastiques
à usage unique dont au moins
50% grâce au réemploi
de réduction des emballages
en plastique à usage unique
« inutiles »
de recyclage des emballages en plastique
à usage unique
Unijus a choisi de participer volontairement à l’élaboration de sa feuille de route 3R, en s’associant notamment avec Boissons Rafraîchissantes de France (BRF). Toutefois, les jus de fruits ont leurs propres spécificités, que ce soit sur le plan de leur sensibilité microbiologique ou sur le plan des emballages utilisés, ce qui justifie une feuille de route dédiée au secteur et à ses opérateurs.
En France les emballages utilisés dans le secteur des jus de fruits sont les suivants : (données Nielsen 2022, périmètre : HMSM + SDMP
+ E-commerce + Proxi) :
L’élaboration de la feuille de route sectorielle va permettre à Unijus de construire collectivement un plan d’actions pour anticiper les difficultés et préparer les ruptures de modèles, les changements d’équipements industriels, les investissements, etc. Mais aussi d’accompagner l’ensemble de ses adhérents dont les petites structures pour qui les ressources sont parfois plus limitées pour faire face aux changements.
Cette démarche aidera à trouver des alternatives potentielles et à diffuser les bonnes pratiques au sein de la filière.
Les premiers travaux menés en 2023, avec l’appui d’experts, dont un des axes porte sur le développement du réemploi, ne font d’ailleurs pas émerger de solutions de réemploi pérennes à grande échelle qui répondent aux spécificités du couple emballage-produit qui caractérise le secteur des jus de fruits. Seule la bouteille en verre est aujourd’hui réemployable.
Loi Climat & Résilience : assurer la transition écologique des industries
La loi Climat et Résilience a été promulguée en août 2021. Elle vise à accélérer la transformation écologique de notre société et prévoit certaines mesures pour l’industrie agroalimentaire, notamment sur 2 volets :
La vente en vrac
D’ici 2030, la loi prévoit que 20 % de la surface de vente sera consacrée à la vente en vrac dans les grandes et moyennes surfaces (commerces de plus de 400 m2 de vente).
L’affichage environnemental
En complément de la loi AGEC, l’article 2 de la loi Climat et Résilience vise à expérimenter l’affichage environnemental sur l’emballage des produits alimentaires pendant une période de 5 ans. Cet affichage doit informer sur « l’impact environnemental des biens et services considérés sur l’ensemble de leur cycle de vie ». Il doit prendre en compte les émissions de gaz à effet de serre, les atteintes à la biodiversité et la consommation d’eau et d’autres ressources naturelles.
Au-delà des dispositifs règlementaires, les opérateurs de la filière des jus de fruits sont engagés en faveur du développement durable et n’ont pas attendu d’être contraints par la législation pour mettre en place des initiatives éco-responsables.
Unijus accompagne ses adhérents dans la compréhension des enjeux liés à la transition écologique. En réunissant les industriels des jus de fruits au sein de la commission dédiée au développement durable, Unijus aide les opérateurs à l’appropriation de ces environnements complexes et à leur mise en œuvre dans les sociétés. Unijus représente la filière dans les différents travaux initiés par l’ADEME et Citeo pour répondre aux stratégies des pouvoirs publics.
Conscientes de leurs responsabilités et des enjeux, les entreprises de la filière des jus de fruits et nectars et des boissons rafraîchissantes sans alcool se sont engagées au travers d’une charte de développement durable fin 2010 – début 2011. Au travers de cette charte, les entreprises signataires ont identifié des axes d’amélioration concrets pour la filière, grâce à un suivi d’indicateurs environnementaux et sociaux des entreprises. Cette Charte a notamment permis de réduire la consommation en eau des opérateurs, d’améliorer le taux de valorisation des déchets non organiques ainsi que l’incorporation de matériaux recyclés dans les emballages, et de généraliser l’utilisation de cartons issus de forêts gérées durablement pour la fabrication des briques en carton.
Ces dernières années, les représentants européens des secteurs des boissons (AIJN et UNESDA) ont travaillé pour s’assurer que l’industrie utilise des emballages 100% recyclables et des niveaux accrus de contenu recyclé dans ses emballages. Ils ont également fait campagne pour des mesures visant à augmenter les taux de recyclage.
Depuis 2022, les opérateurs français de la filière des jus de fruits travaillent avec Citeo pour définir « des emballages standards réemployables », notamment pour les emballages en verre.
La Fédération internationale des producteurs de jus de fruits (IFU) est mobilisée depuis plusieurs années sur les enjeux du développement durable et a mis en place un groupe de travail dédié pour identifier les leviers de progression et permettre à l’industrie d’atteindre les 17 objectifs de durabilité fixés par les Nations Unies en 2015.
Les réflexions sur l’impact environnemental de la filière au niveau mondial nécessitent de prendre en compte les pratiques des opérateurs dans toutes les régions du monde et les différents aspects de la chaîne de production, de l’amont jusqu’à l’aval, tels que :
Le groupe de travail de l’IFU a publié un rapport sur le sujet en 2022. Ce dernier permet de faire un tour d’horizon des actions menées dans chaque région du monde et de partager un ensemble de bonnes pratiques pour rendre l’industrie plus respectueuse de la Nature et des populations.
